Histoire
Le tannage est vraisemblablement une des industries les plus anciennement pratiquées par l’homme.
La peau brute d’un animal fraîchement abattu est un tissu fibreux renfermant environ 70% d’eau, et très putrescible. Par séchage, elle se transforme en une matière dure, de consistance cornée, qui ne peut être utilisée comme cuir, car, même après dessiccation, celui-ci conserve une souplesse plus ou moins grande. Plongé dans l’eau, le cuir en absorbe beaucoup moins que l’eau non tannée et n’en reprend pas l’extrême mollesse ; à l’état humide, il est imputrescible. Ces propriétés acquises par le tannage sont dues à la combinaison de la substance constitutive des fibres dermiques, le collagène, avec certains produits dits "matières tannantes".
Certains outils préhistoriques étaient vraisemblablement destinés au travail des peaux. il est possible que ces peaux aient été exposées à la fumée ou traitées de façon répétée avec des matières grasses ou avec des gousses d’Acacia Nilotica. On tanne encore certains cuirs avec les gousses d’Acacia Arabica du Sénégal, dont la teneur en tanin est voisine. Les cuirs des légionnaires romains du camp de Vindonissa étaient tannés au végétal, le plus souvent à l’écorce de pin. Jusqu’à la fin du XIXe s., les méthodes de tannage ne différèrent pas essentiellement de celles qu’utilisèrent les Romains. Vers 1880, le tannage par les sels chromiques commença à se développer. Entre 1910 et 1916, le professeur Procter étudia le tannage au chrome, qui supplanta complètement le tannage végétal et le tannage à l’alun pour toutes les peausseries.
Le cuir a été utilisé, dès la plus haute Antiquité, pour faire des lits et des vêtements ; les Arabes ont été les premiers à l’employer à des fins décoratives, puis ils ont transmis leurs procédés aux Espagnols, qui fabriquèrent les "cuirs de Cordoue", ou cuirs décorés de gros reliefs à fonds d’or, gaufrés, ciselés et peints, utilisés comme tentures et dans la fabrication des sièges. Les Flandres, la Hollande, Venise (spécialisée dans les cuirs peints), la France ont produit dès le Moyen Age des cuirs destinés à la gainerie, à la reliure ; à partir de la Renaissance et depuis le XVIe s., à l’ameublement.
Pour certain, le cuir n’est pas optionnel. C’est un "must have" associé à l’image d’excellence et à l’univers du luxe.
